LES DECOUVERTES DE BOUCHER DE PERTHES
Il faudra vingt deux années pour que, de la prédilection on passe à l'énoncé d'une réalité, pour que l'on reconnaisse officiellement que l'homme avait été le contemporain des grands mammifères, d'espèces éteintes et qu'il avait donc existé avant les glaciations et les déluges.
LE PREHISTORIEN Au début du siècle dernier, Abbeville,
sous préfecture de vingt mille habitants, et centre d'un arrondissement
à dominante agricole, était la résidence habituelle
d'une aristocratie et d'une bourgeoisie cultivées qui s'intéressaient
aux questions scientifiques les plus diverses. Avant Boucher de Perthes, certains chercheurs s'intéressaient déjà de près aux fouilles dans les environs d'Abbeville, tels que Laurent-Joseph Traullé, François Baillon et Casimir Picard.
Mais, Casimir
Picard (1806-1841) médecin
et naturaliste étudiant le premier la fabrication
des lames en silex à partir d'un bloc matrice ou nucléus
écrivait en 1835 : " Les haches en silex étaient en
usage à l'époque où vivaient dans notre pays des
espèces d'animaux ou perdues ou éloignées tels que
l'Urus ou le castor". C'est au mois d'août 1837, que Boucher de
Perthes commence à suivre les travaux de la
Portelette.(Photo 2). Déjà en 1832 en creusant pour
établir le canal du transit, 2
haches polies celtiques avec leurs gaines en corne de cerf furent
trouvées. En 1832, des travaux militaires sont engagés.
Boucher de Perthes propose à ses collègues de la Société
d'Emulation de le suivre. Aucun ne veut s'en charger. Il le fera lui-même.
Dès lors, Boucher de Perthes recueille de nombreux objets "celtiques"
en corne de cerf ou en pierre. Influencé par la mémoire
de Casimir Picard, il est amené à considérer comme
des silex taillés, des formes qu'il eût peut-être considérées
comme des éclats naturels. Le 23 juillet 1844, il a trouvé un biface paléolithique en place dans les couches du "banc diluvien de l'hôpital" (Photo 1). Les trouvailles se multiplient les années suivantes à l'occasion des différents travaux de terrassement effectués à Abbeville ou dans ses faubourgs. En 1847, Boucher de Perthes publie : "Les Antiquités celtiques et antédiluviennes". Cet ouvrage est accueilli avec une extrême réserve. Il faudra attendre les fouilles du Docteur Rigollot à Saint-Acheul et surtout les vérifications sur le terrain de Falconer, Evans et Prestwich pour emporter la conviction du monde savant.
(Photo 1), L'une des premières haches antédiluviennes recueillie par Boucher de Perthes dans le "Banc de l'Hôpital"
(Photo 2), Hache "celtique" découverte à la Portelette par Boucher de Perthes.
En 1863, un ouvrier astucieux lui annonce qu'un
os est visible dans les couches les plus profondes de la Carrière
du Moulin Quignon. Boucher
de Perthes déterre lui-même la mâchoire humaine trouvée
en compagnie de 2 haches taillées. Après de nombreuses réjouissances,
une commission de savants mixtes français et anglais conclurent
à l'authenticité. En fait, il s'agissait d'un faux. Mais,
par ce faux, l'existence de l'homme antédiluvien était maintenant
admise par tous ou presque. La considération qu'il rencontre est
immense : l'Empereur Napoléon III le décore et le reçoit
à Compiègne.
CHRONOLOGIE DE SES DECOUVERTES
1837 : Première fouille de Boucher
de Perthes à la portelette.
1842 : Boucher de Perthes entre en possession de son premier biface paléolithique à Menchecourt. 1844 (23 Juillet) : Découverte d'un biface paléolithique. 1847 : Jacques Boucher de Perthes affirme l'existence de l'homme préhistorique dans un ouvrage remarquable : "Les Antiquités celtiques et antédiluviennes".
Cette partie sur les découvertes de J. Boucher de Perthes
a été réalisée par Dupuis Audrey
et Norel Annabelle.
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